Les produits utilisés

Loin des premières techniques d’embaumement utilisées par les Égyptiens, les techniques de thanatopraxie font appel à un certain nombre de produits chimiques destinés à assurer la conservation du corps. Il s’agit de remplacer les fluides naturels (notamment le sang) tout en freinant la destruction cellulaire occasionnée par la mort, et en empêchant l’évolution bactérienne à l’origine de la thanatomorphose, ou décomposition.

Le formol est ainsi la première substance injectée dans le corps, avec une canule introduite dans l’artère humérale, fémorale ou carotide, à raison de six à dix litres. D’autres produits de conservation sont utilisés : formaldéhyde, glutaraldéhyde, éthanol, méthanol, injectés par le thanatopracteur en même temps qu’il masse le corps du défunt pour les répartir de la façon la plus homogène possible. L’effet recherché est un effet fixateur, qui, additionné à l’aspiration des organes creux du corps, doit aboutir à la déshydratation et au raffermissement des chairs.

Avantages et conservation

La thanatopraxie est une solution sanitaire pour préserver les corps qui ne pourraient arriver rapidement sur les lieux de leur inhumation/crémation. Elle propose des solutions rapides à mettre en oeuvre (compter environ 1H30 pour le traitement d’un corps) en cas de catastrophe humanitaire, climatique, ou en cas de pandémie. Elle reste interdite dans de nombreux pays, y compris européens, en dehors de l’obligatoire traitement des corps en cas de rapatriement à l’étranger, et est souvent remplacée par l’utilisation de glace carbonique (rampe et/ou lit réfrigérant).

Les religions professent à son égard des attitudes différentes : proscrite totalement dans la religion juive ou par le bouddhisme, elle est tolérée par les autorités islamiques, et plutôt bien acceptée par les religions chrétiennes catholiques et protestantes, mais pas par les orthodoxes…

Inconvénients et questions de sécurité

L’utilisation des produits nécessaires à la pratique de la thanatopraxie n’est pas sans soulever quelques questions, relatives à la sécurité des personnels opérant, et également relevant des risques sanitaires et écologiques. En effet les formaldéhydes et paraformaldéhydes utilisés comme raffermissants et déshydratants, ainsi que les autres produits biocides (fongicides, bactéricides, virucides) sont des produits hautement toxiques, qui font peser un risque sur les thanatopracteurs les utilisant régulièrement. Ces derniers sont de plus exposés aux risques bactériologiques et biologiques en raison de leur proximité avec des corps pouvant être atteints de maladies infectieuses (hépatite C, VIH, prions…) ou ayant été traités dans des services hospitaliers à risque nosocomial…

De plus se pose la question de l’empêchement du processus de décomposition des corps, puis du déversement dans l’environnement des produits de conservation hautement toxiques. Sans parler de la dissémination dans l’air des particules toxiques issues de la crémation des corps dans des installations civiles non pourvues des filtres adéquats permettant de recueillir plomb, mercure, et autres produits utilisés pour la thanatopraxie.